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riviere

Cinétique d'inactivation de la cible microbiologique "Adénovirus" par l'ozone, les ultraviolets (UV) et le chlore libre

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

SEDIF

Réalisée par

Université de l'Illinois

Contact Agence

Véronique LAHOUSSINE

Les adénovirus appartiennent à la famille Adenoviridae incluant les virus humains (49 sérotypes), simiens (27 sérotypes), bovins (10 sérotypes), équin (1 sérotype), porcins (4 sérotypes), ovin (1 sérotype) et canins (3 sérotypes). Compte tenu de sa prédominance environnementale, de sa capacité de transmission par voie orofécale, de sa résistance atypique au traitement UV et d’une description pauvre et partielle dans la littérature de sa résistance au traitement chimique (ozone et chlore), les adénovirus sont à étudier dans le contexte de la mise en oeuvre de stratégies de désinfection sur les filières de production d’eau potable.

L’objectif de l’étude est de caractériser les cinétiques d’inactivation des adénovirus par l’ozone, le chlore libre et les UV. L’eau étudiée est une eau synthétique qui tient compte des caractéristiques de la matrice de l’eau utilisée par le SEDIF (Syndicat des Eaux d'île de France) . Les doses de désinfectants appliquées sont celles généralement utilisées en production d’eau potable.

Les essais de traitement UV ont confirmé la faible efficacité de ce process. En effet, l’abattement des adénovirus est inférieur à 1 Log pour une dose UV classique de 400 J/m2. Pour atteindre un abattement efficace de 4 Log, il est alors necessaire d’appliquer une dose UV très élevée de 1700 J/m2, c’est-à-dire une dose 5 à 10 fois plus importante que la dose nécessaire pour abattre la plupart des cibles microbiologiques.

En revanche, les essais de caractérisation des cinétiques d’inactivation des adénovirus par les désinfectants chimiques démontrent une grande efficacité de l’ozone et du chlore libre, y compris dans des conditions de traitement très défavorables. Les conditions de traitement défavorables sont d’une part une faible température (quoique l’effet température soit très faible dans le cas de l’ozone) et d’autre part un pH élevé (effet pH notable que dans le cas du chlore). Les autres paramètres étudiés (concentration initiale en chlore, concentration initiale en virus, alcalinité, dureté, concentration initiale en ozone) n’ont pas montré d’influence sur la cinétique d’inactivation des adénovirus. Ainsi, pour des conditions de pH élevé (pH = 8) et de température faible (T = 1°C), les CT (concentration en désinfectant x temps de contact) requis pour un abattement de 4 Log sont très faibles, soit 0,2 mg.min/l pour l’ozone et 0,25 mg.min/l pour le chlore libre.

Cette étude permet donc de démontrer que les désinfectants chimiques (ozone et chlore libre) constitue individuellement des barrières de désinfection efficaces vis-à-vis des adénovirus. Néanmoins, compte tenu de la contamination et de la vulnérabilité des ressources exploitées par le SEDIF, une stratégie de désinfection associant une étape de clarification, une étape de désinfection à l’ozone, une étape de traitement UV et une étape de désinfection au chlore demeure nécessaire et justifiée pour faire face aux multiples cibles microbiologiques.

Les résultats de cette étude montre aussi par conséquent la bonne efficacité des filières de traitement des usines du SEDIF car les CT appliqués y sont très supérieurs à ceux nécessaires pour l’inactivation des adénovirus ; et dans l’éventualité où de futures diminutions des taux de traitement en ozone et en chlore seraient requises pour minimiser la formation de sous-produits de désinfection, il est donc peu probable que les adénovirus deviennent un facteur limitant.

Les perspectives de cette étude pourraient :
- être axées sur une reflexion similaire concernant d’autres virus dont la résistance aux désinfectants chimiques est également peu décrite dans la littérature (coxsackievirus et echovirus qui sont des entérovirus) ;
- être orientées sur l’impact d’un état d’agrégation des virus sur les performances de désinfection, les résultats obtenus lors de ce programme de recherche demeurant associé à un protocole expérimental qui met en oeuvre des suspensions de virus dans un état artificiel “isolé”. Or, il est vraisemblable que les virus à l’état naturel soient présents sous forme agrégée, bénéficiant ainsi d’une résistance particulière vis-à-vis des désinfectants chimiques.

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