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Evaluation du rôle des macrophytes pour le traitement des eaux pluviales urbaines

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Réalisée par

ENGREF

Contact Agence

Nadine AIRES

L'utilisation des macrophytes pour le traitement des eaux pluviales urbaines s'est récemment développée en France. Adaptées des procédés utilisés pour le traitement des eaux usées, ces techniques bénéficient d'une popularité suscitée par l'utilisation même des végétaux.

Réalisé par un groupe d'élèves de l'ENGREF, ce travail avait pour but d'étudier les fondements scientifiques des méthodes alternatives de traitement des eaux pluviales urbaines par les macrophytes. L'étude s'est plus particulièrement intéressée au cas du traitement des micropolluants par les filtres plantés de roseaux. Ces méthodes, proches de celles déjà existantes pour le traitement des eaux usées, misent sur un pouvoir épuratoire potentiel des plantes, ainsi que sur une optimisation du fonctionnement du filtre, tout en bénéficiant de l'intérêt paysager des plantes.

Les recherches bibliographiques effectuées ont permis de confirmer une possible absorption ou immobilisation des éléments traces métalliques (ETM) par les racines des roseaux, sans toutefois parvenir à une quantification de ce phénomène. Le manque d'étude sur ce sujet est réel.

Par ailleurs, l'optimisation du fonctionnement des filtres par la limitation de son colmatage, la création de conditions favorables à la dégradation des micropolluants organiques par les microorganismes peut également être mis au crédit des plantes utilisées.
Quant au rôle paysager de telles installations, il peut être nuancé. En effet il dépend directement du contexte d'implantation et de la volonté des acteurs à valoriser de telles structures, par exemple, sous forme de parcours pédagogiques.

D'une manière générale, le manque d'études et de retour sur expérience ne permet pas de conclure à un avantage systématique des filtres plantés de roseaux sur les installations traditionnelles de traitement des eaux pluviales. De plus, parmi les sociétés proposant le recours aux méthodes alternatives, certaines semblent vouloir profiter de la sympathie que l'utilisation de ces procédés peut provoquer. En effet, l'absence de normes sur les rejets en sortie d'installation de traitement des eaux pluviales au niveau national, et l'image positive que renvoie le choix d'une méthode alternative à l'apparence plus écologique encouragent des dossiers parfois peu aboutis. Plus problématique, l'entretien à long terme de ces installations n'est encore envisagé par personne. Si l'accumulation de micropolluants dans les parties aériennes des roseaux utilisés reste faible, rendant le compostage de celles-ci possible, le problème de leur accumulation dans le filtre, les rhizomes et les racines n'est pas résolu.

Le manque de résultats sur le rendement des plantes seules empêche à ce stade de dégager une opinion objective sur l'intérêt des techniques alternatives utilisant les macrophytes. Il semble donc primordial d'effectuer des recherches sur la quantification des réactions physico-chimique dans la rhizosphère, sur l'influence du temps de séjour, ainsi que sur les flux de polluants dans des filtres plantés

Ces dispositifs ont un rôle à jouer du point de vue paysager, ainsi que pour la sensibilisation du grand public au problème du traitement des eaux pluviales.
Cependant, cette étude, au travers des personnes interviewées et des publications lues, tend à nous orienter vers une vision positive de ces installations. Malgré le manque de données scientifiques, ce travail confirme donc un rôle potentiel de certains végétaux pour l'optimisation du fonctionnement des filtres. Par ailleurs, les installations utilisant les macrophytes ont un rôle à jouer du point de vue paysager, ainsi que pour la sensibilisation du grand public à la gestion des eaux pluviales.

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