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riviere

Produits de la mer - Inventaire de l'impregnation en micropolluants en approche des risques sanitaires ou associés.

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Réalisée par

Agence de l'eau Seine-Normandie - Laboratoire de Rouen

Contact Agence

Jean DUCHEMIN - Olivier BLOT

Cet inventaire a été entrepris sur les poissons ronds et plats d'intérêt commercial, pélagiques (de pleine eau : bars, éperlans, maquereaux et roussettes) et benthiques (soles, carrelets, rougets, raies, barbues, turbots, anguilles), les mollusques bivalves filtreurs (huîtres, moules, coques, palourdes, praires, coquilles Saint-Jacques) et gastéropodes nécrophages (bulots) ainsi que des crustacés (tourteaux, étrilles, crevettes) du littoral normand. Cet échantillonnage depuis la baie du mont Saint-Michel jusqu'au Tréport et parfois plus au large (Chausey, baie de Seine) a pour objectif de recueillir des espèces assez "casanières" qui sont donc susceptibles d'enregistrer le niveau de contamination du milieu qui les entoure et les nourrit. Les espèces choisies sont bien réparties sur les côtes du littoral normand, ce qui permet des comparaisons géographiques. Elles sont également largement pêchées et consommées, ce qui autorise un calcul d'exposition aux micropolluants des gros consommateurs de produits de la mer.

Les teneurs retrouvées en métaux lourds ne présentent pas de risques sanitaires même pour les gros consommateurs de poissons, mollusques et crustacés. Les coquilles Saint-Jacques présentent des valeurs parfois élevées en Cadmium en baie de Seine, les huitres proches de zones portuaires sont plus riches en cuivre.

Malgré leurs effets perturbateurs endocriniens, il n'existe pas de limite de concentration admissible pour les composés organostanniques. Toutefois, cet inventaire montre qu'ils sont assez reconcentrés dans l'hépatopancréas des crustacés, et assez présents à l'est de la baie de Seine.

Les teneurs en PCB indicateurs (PCBi), et notamment en PCB 153 qui en représente près de la moitié, peuvent atteindre plusieurs centaines de µg/kg ps dans l'estuaire et l'est de la baie de Seine, notamment pour les poissons gras comme l'anguille, les gros poissons plats comme la barbue, turbot et vieux carrelets, ou les poissons ronds de fond (benthiques) comme les rougets. Les raies semblent peu touchées. D'un point de vue sanitaire, il suffit de consommer 300 g de chair de rouget de l'ouest baie de Seine par mois pour atteindre la Dose Mensuelle Tolérable en PCBi (DMT). Pour les autres taxons étudiés, les teneurs en PCBi peuvent également atteindre plusieurs centaines de µg/kg ps chez les tourteaux et les moules.

Les HAP sont très présents dans les moules de l'est baie de Seine tant en variété qu'en concentration, à une valeur proche des limites de toxicité fixées par l'AFSSA, à savoir 10 µg TEQ/kg poids sec. En revanche, cette valeur limite est atteinte à Veules les Roses dans le cas des huîtres. Ces HAP sont retrouvés à des niveaux beaucoup plus faibles dans la chair des poissons que dans celle des mollusques. Cela confirme leur caractère métabolisable chez les organismes supérieurs.

Les phtalates sont surtout retrouvés dans les coquillages qui les éliminent plus lentement que les organismes supérieurs tels que les poissons et les oiseaux. Avec une DMT du DEHP fixée à 900 µg, il suffit de consommer 250 g de moules du "point chaud" de l'ouest Cotentin par mois, ou bien 500 g d'huîtres par mois, pour atteindre ce seuil, par contre plus de 3 kg de chair de carrelet sont nécessaires. Malgré la métabolisation des phtalates par les poissons, on retrouve une concentration en Di-iso-butylphtalate atteignant 1200 µg/kg ps dans la chair des anguilles, plus de 400 µg/kg ps dans les carrelets. Les teneurs en phtalates dans la chair des crustacés ne dépassent pas 200 µg/kg ps. Ceci étant, il n'existe pas de teneur maximale admissible pour ces composés.

Les teneurs en pesticides chlorés dans les poissons et les crustacés sont inférieures à 0,3 µg/kg ps, tous sites confondus.
Un gradient de concentration apparaît pour les bivalves entre l'ouest et l'est du littoral (influence du bassin de la Seine avec ses grandes cultures), néanmoins les maxima ne dépassent pas 1 µg/kg ps pour le lindane et 4 µg/kg ps pour l'endosulfan. Il faudrait consommer respectivement 7 et 10 kg de moules/mois pour atteindre la DMT de ces deux pesticides.

Les teneurs en PBDE (retardateurs de flamme bromés) s'avèrent en moyennes faibles, à la fois pour les poissons, les crustacés ainsi que les coquillages. Elles ne dépassent pas 10 µg/kg ps c'est-à-dire 2 µg/kg pf, ce qui est 10 à 20 fois inférieur aux concentrations retrouvées dans les pays d'Amérique du Nord qui utilisent d'avantage ces produits (le même rapport se retrouve au niveau du lait maternel humain).

Finalement, d'un point de vue sanitaire, cela suggère de surveiller en priorité les teneurs en mercure, cadmium, PCB, HAP et organo-étains du biote littoral. En outre, les teneurs en phtalates, nickel et argent pourraient également faire l'objet d'une attention particulière afin de suivre leur évolution. Des recommandations pourraient être faites aux gros consommateurs de crustacés et bulots locaux pour limiter la consommation de l' hépatopancréas ("matière brune" des crabes , "tortillons" des bulots), qui reconcentrent 10 à 15 fois, par rapport à la chair, des micropolluants comme les organo-étains, les PCB ou le cadmium.

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